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Etre étranger, qu’en dit la Bible ?


ETRE ETRANGER, UN PROBLEME ? QU’EN DIT LA BIBLE ?

Notre époque semble particulièrement préoccupée par le « problème » de l’étranger. Mais qu’est-ce qu’un étranger ? N’y en a-t-il pas de plusieurs sortes ? Est-ce un problème ? si oui, pourquoi ? et pour qui ? Qu’en est-il dans la Bible ? Nous y avons réfléchi au cours de 3 soirées, en partant de textes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Nous vous en proposons un court résumé. Que ce soit en hébreu, en grec dans la Bible, ou en français, il y a plusieurs mots qui désignent donc forcément des réalités différentes : l’émigré, celui qui est d’une nation étrangère, celui qui n’appartient pas au clan, celui qui ne croit pas en le même dieu, et peut donc devenir un danger pour la foi, surtout si l’étranger est... une étrangère, l’hôte de passage qui demande juste l’hospitalité -tradition dans les civilisations nomades- le prisonnier de guerre, généralement un esclave... Malgré les situations différentes, il reste un « étranger ». Dans l’Ancien Testament Devant l’inconnu qu’est l’étranger, peut-être faut-il parfois être prudent, voire se méfier : « N’introduis pas n’importe qui dans ta maison » nous dit Ben Sirac le Sage (Si 11,29), et encore : « Si tu fais le bien, sache à qui tu le fais » (Si 12,1). Se retrouver étranger, émigré, c’est d’abord avoir quitté sa terre. Ainsi Abraham, sur l’ordre du Seigneur (Gn 12, 1-10). Et le premier problème de l’étranger, c’est de savoir si il s’assimile -jusqu’à quel point ?- ou non, dans l’espoir plus ou moins raisonnable d’un hypothétique retour. Le prophète Jérémie conseille donc aux déportés à Babylone, de s’installer : le lieu où on habite est secondaire, ce qui importe, c’est la foi en Dieu (Jr 29,4-7). Le vrai danger concerne donc la foi. Ainsi les « femmes étrangères » et leur influence néfaste. Même Salomon s’y laissa prendre (1 R 11, 1-13). Un regard positif : Quelques étrangers ont un comportement exemplaire : ainsi Abimélek bien plus grand moralement que ne le supposait Abraham (Gn 20) ou Ruth, ou Rahab, cette prostituée qui cache les envoyés de Josué (Jos 2, 1-16) au risque de sa vie. Toutes deux seront d’ailleurs citées dans la généalogie de Jésus. Un signe ! Des textes législatifs : Deux grandes catégories de textes concernent l’étranger : - Protection sociale de l’émigré comme des plus défavorisés, les serviteurs, la veuve et l’orphelin... Le peuple doit aimer l’étranger car il a été émigré en Egypte (Dt 10, 18-19). Donc il ne l’exploitera pas (Ex 22,20), lui laissera la glanure dans les champs (Lv 19,9-10), le laissera bénéficier du repos du 7ème jour (Ex 23, 12). Par contre, l’Israélite pourra lui faire des prêts à intérêt, ce qui est interdit entre frères (Dt 23, 20-21). - L’aspect religieux : l’émigré participera à la joie et au partage de l’offrande des prémices (Dt 26, 10-13), à la fête des Tentes, comme tous les autres (Dt 16, 13-14). et sera soumis aux mêmes règles de pureté. Dans le Nouveau Testament Evidemment, la perspective est totalement différente : « de toutes les nations faites des disciples, les baptisant... » (Mt 28, 49). Il ne s’agit plus d’appartenance à un peuple, mais de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, annoncée à tous. Ainsi, rencontre-t-on un Ethiopien qui reçoit le baptême (Ac 8, 26-38), la Samaritaine -considérée comme étrangère et non juive- à qui Jésus se révèle (Jn 4, 5-26), la Syro-phénicienne qui lui fait remarquer que les petits chiens mangent les miettes des enfants, façon de dire qu’il n’y a pas de distinction entre Juif et non-Juif (Mc 7, 28). C’est pourquoi Paul parcourt les routes d’Asie Mineure puis part en Grèce (Ac 16, 1-15). Il faut simplement voir Jésus Christ lui-même en tout être humain. Seul compte le besoin de la personne : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits... » (Mt 25, 40). Aujourd’hui De nos jours où les situations semblent se compliquer, l’étranger reste celui qui, pour des raisons personnelles, a dû quitter son pays pour arriver dans un autre où -qu’il soit bien ou mal accueilli-, de toute façon, il aura besoin d’aide. C’est un frère. “Quand nous est-il arrivé de te voir étranger et de te recueillir, nu et de te vêtir ? 39 Quand nous est-il arrivé de te voir malade ou en prison, et de venir à toi ?› 40 Et le roi leur répondra : ‹En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait !” (Mt 25, 38-40) Et il n’aura peut-être pas la possibilité de retourner un jour sur sa terre. Telle cette émigrée politique nous disant : « Je suis étrangère en France, mais je le suis aussi devenue dans mon pays ». Où elle sait évidemment qu’elle ne peut plus retourner.

Ce court résumé vous a intéressé ? Nous vous invitons à nous rejoindre lors de nos prochaines rencontres sur le thème « L’eau dans la Bible » les 12 Janvier, 9 Mars, et 11 Mai 2015 de 20 h 15 à 22 h 30 au Centre diocésain 41, route de Neufchâtel à Rouen où nous serons heureux de vous accueillir.

[Voir l’article spécifique->article54]